Auteurs protestants – littérature, hors théologie et histoire
À part la littérature proprement théologique qui va de Jean Calvin (1509-1564) aux pasteurs Eugène Bersier (1831-1889) et Marc Boegner (1881-1970), seule la poésie religieuse du XVIème siècle mérite d’être appelée protestante.
La poésie religieuse brille au XVIème siècle avec Clément Marot (1496-1544) et Théodore de Bèze (1519-1605), dont la traduction des psaumes, bien que très modernisée, est toujours en usage ; la musique est due à Claude Goudimel (1520-1573) et Loys Bourgeois (vers 1510-1560). Dans le même domaine, on peut citer Agrippa d’Aubigné (1552-1630) et Les Tragiques et Guillaume du Bartas (1544-1590) ; mais cette forme de littérature s’éteint au début du XVIIème siècle. Signalons enfin Auger Galhard ou Gaillard (v.1530-v.1595), charron, puis soldat, avant de devenir un poète qui écrit en français et en occitan.
Au XVIIème siècle, brillent Théophraste Renaudot (1584-1653), « inventeur » du journalisme, et Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692), dont les Historiettes sont une brillante chronique des mœurs de l’époque, mais aucun des deux n’a fait œuvre protestante, de même que l’agronome Olivier de Serres (1539-1619).
Du XVIIIème siècle ressort essentiellement Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), d’origine huguenote, et sa Profession de Foi du Vicaire Savoyard et, en partie, son Émile.
Du XIXème siècle, on peut retenir Germaine de Staël (1766-1817) et Benjamin Constant (1767-1830), ainsi que François Guizot (1787-1874), homme politique libéral et historien.
Le XXème siècle enfin est illustré par André Gide (1869-1951) et Pierre Loti (1850-1923), ainsi que Jacques Chardonne (1884-1968), André Chamson (1900-1983) et Jean Schlumberger (1877-1968), tous marqués par leur origine ; même s’ils ont parfois situé leurs écrits dans des cadres protestants (La Tour de Constance pour André Chamson, Les Destinées Sentimentales pour Jacques Chardonne), ils ne sont pas pour autant à l’origine d’une littérature protestante.