Napoléon Peyrat (1809-1881)

Napoléon Peyrat est un « enfant » de l’Ariège protestante dont il a retracé, en français ou en langue d’Oc, l’histoire, les traditions, la vitalité. Ses travaux, sur le protestantisme français au temps du Désert (1685-1791) et sur les Cathares ont eu un rayonnement important. Pasteur, il a exercé son ministère à Saint-Germain-en-Laye et a été, dans cette fonction, témoin du siège de Paris par l’armée allemande en 1870-71.

L'apprentissage

  • Napoléon Peyrat (1809-1881)
    Napoléon Peyrat (1809-1881) © Association Les Amis de Napoléon Peyrat
  • Bordes sur Arize, Ariège
    Bordes sur Arize, Ariège © Bernard Guttinger

Napoléon Peyrat est né le 20 janvier 1809 aux Bordes sur Arize, un petit village de l’Ariège protestante situé non loin du Mas d’Azil et du Carla-Bayle. Son grand père, bonapartiste, est le maire du village. Sa mère meurt très jeune et il est élevé par ses tantes.

En 1823, il poursuit son éducation dans une institution que le pasteur Jacques Rosselloti dirige à Chatillon-sur-Seine.

En 1826, il commence des études de théologie à la Faculté de Montauban qu’il achève en 1831 en rédigeant une thèse sur le Christianisme au XIXe siècle. Il en dégage des questions pratiques et théologiques qui le dissuadent provisoirement de s’engager dans un ministère pastoral. Il devient précepteur dans des familles protestantes, d’abord à Paris, puis à Bordeaux.

L'historien des minorités

  • Histoire Pasteurs du Désert par Napoléon Peyrat
    Histoire Pasteurs du Désert par Napoléon Peyrat © Collection privée

Outre l’enseignement, il s’engage dans des recherches sur l’histoire des minorités protestantes en France ainsi que sur celle des Cathares qui ont été persécutés par l’inquisition dans sa province natale et fait entendre (souvent dans un style passionné) la parole de ceux qui ont été vaincus, les camisards d’une part, les albigeois retranchés à Montségur d’autre part.

En 1842, il publie une histoire des pasteurs du Désert qui s’étend de la Révocation de l’Édit de Nantes aux débuts de la Révolution française.

Le pasteur

  • Temple de Saint Germain-en-Laye (Yvelines)
    Temple de Saint Germain-en-Laye (Yvelines) © cartesfrance.fr

En 1844, il est nommé pasteur auxiliaire de la Paroisse de Saint-Germain-en-Laye. Consacré en 1847, il en devient le pasteur titulaire en 1854, après s’être marié, en 1851, avec l’une des nièces du maréchal Randon, Eugénie Poiré, sensiblement plus jeune que lui.

Dès lors, Napoléon Peyrat partage son temps entre ses activités pastorales et ses charges familiales. C’est lui qui fait édifier le temple de Saint-Germain-en-Laye en 1862. Mais il garde pour la recherche en histoire une grande attirance. Profitant de sa présence à Saint-Germain, il rédige une importante étude sur le Colloque de Poissy (1561). De plus, il engage une recherche sur Vigilance qui a réformé le christianisme en Pyrénées au Ve siècle. Vigilance, lui, semble avoir été un précurseur de Luther.

Le déroulement de la guerre de 1870 place, bien malgré elle, la paroisse de Saint-Germain-en-Laye dans une position stratégique : après la défaite de Sedan, l’armée allemande se déploie autour de Paris. C’est pourquoi le temple est souvent requis par les allemands pour y célébrer un culte. Napoléon Peyrat et son épouse sont plusieurs fois intervenus auprès des officiers allemands pour éviter des situations absurdes et des violences. Napoléon Peyrat a noté les différents événements de ce siège dans un journal très intéressant, d’autant plus qu’il y fait les portraits très vivants de tel ou tel officier ou pasteur.

Mais curieusement, et bien que la Commune ait commencé pendant le Siège de Paris, il n’y fait absolument aucune allusion.

Le poète

Tout au long de sa vie, Napoléon Peyrat a écrit des poèmes inspirés qui évoquent l’horreur des persécutions. Il les écrit tantôt en langue d’oc, tantôt en français pour montrer son attachement à la République. C’est pour cette raison que, admis en 1877 au sein de l’association du Félibrige (créée autour de Frédéric Mistral), il se rallie aux Félibriges rouges, plus ouvertement républicains.

Napoléon Peyrat a aussi rédigé des Chroniques sur la paroisse de Saint-Germain-en-Laye, encore inédites.

C’est à Saint-Germain-en-Laye que Napoléon Peyrat est mort le 4 avril 1881.

Avancement dans le parcours

Bibliographie

  • Sites
    • Site sur la vie et l’œuvre de Napoléon Peyrat | Lien
  • Livres
    • CABANEL Patrice, Cathares et camisards – L’oeuvre de Napoléon Peyrat – 1809-1881, Les Nouvelles Presses du Languedoc, Toulouse, 1998
    • PEYRAT Napoléon, Histoire des pasteurs du désert depuis la Révocation de l’Édit de Nantes jusqu’à la Révolution française, 1685-1789, Paris, 1842, Volume 2
    • PEYRAT Napoléon, Histoire de Vigilance, esclave, prêtre, réformateur des Pyrénées, Paris, 1855
    • PEYRAT Napoléon, Le colloque de Poissy et les conférences de Saint-Germain en 1561, Paris, 1868
    • PEYRAT Napoléon, Histoire des Albigeois, les Albigeois et l’inquisition, Paris, 1872
    • PEYRAT Napoléon, Les Pyrénées, Romancero, Paris, 1877
    • PEYRAT Napoléon, Le pasteur de Saint-Germain- en-Laye face au siège de Paris par les Prussiens, édité par Agnès de Lingua de Saint Blanquat et Roger Parmentier, L'Harmattan, Paris, 2009

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