Maine
Au XVIe siècle, Mamers, Bellême et Château-du-Loir se montrent accueillants aux idées de la Réforme. Le Mans embrasse la cause réformée en 1562 grâce à l’appel de Condé. Laval devient place du sûreté des protestants. Malgré ces exceptions la population réformée du Maine ne dépasse pas 2 500 protestants.
Des souvenirs subsistent :
- au château d‘Aillères, entre Alençon et Mamers dont le jardin aurait servi de cimetière aux réformés ;
- à Saint-Aignan, au nord-est du Mans où le culte sera célébré même après la Révocation ;
- à la Goupillère, près de Tuffé, où le donjon du château sert de temple ;
- à Ardenay, à l’est du Mans, existe un temple jusqu’en 1665. Le culte est ensuite célébré dans le château ;
- à La Suze, au sud-ouest du Mans, le seigneur du château, Gaspard de Champagne, épouse une fille de Coligny.
Anjou
Le château de Bazouges-sur-Loir, aux confins de l’Anjou, appartient à une famille protestante, les La Vayrie, dont un membre sera enterré dans la grotte du temple de Saumur.
Angers fait partie avec Paris, Meaux et Poitiers des quatre premières communautés réformées organisées en consistoire, avec ministre, anciens, diacres.
Le pasteur Jean Le Maçon, angevin persécuté et réfugié à Paris, est à l’origine de l’introduction des idées réformées à Angers facilitée par l’influence des milieux universitaires et la sympathie de l’évêque du diocèse.
Après la Saint-Barthélemy (1572) dont fut victime Le Maçon, la communauté protestante d’Angers subsiste difficilement.
À l’ouest d’Angers, à Baugé, une plaque commémorative Faubourg Saint-Michel rappelle l’emplacement du temple protestant de Beauregard.
À proximité, au Breil du Foin, habitait Diane de Méridor, la « Dame de Montsoreau » rendue célèbre par Alexandre Dumas.
Le château de Montsoreau appartint au gouverneur de Saumur, Jean de Chambres, qui, à la Saint-Barthélemy assassine le lieutenant du roi et trois pasteurs, dont Jean Le Maçon.
Près de Bourgueil au lieu dit les Réaux, Guillaume Briçonnet avait fait construire le château du Plessis-Rideau. Tallemant des Réaux y écrivit ses Historiettes et fit baptiser sa fille Olympe par le pasteur Moïse Amyraud. Son autre fille Charlotte ayant refusé d’abjurer à la Révocation fut enfermée au château de Saumur puis expulsée de France en 1688.
À Bourgueil subsiste une maison qui a servi de temple au XVIe siècle.
Saumur
Saumur devient place de sûreté en 1589. Son gouverneur en est pendant environ trente ans Philippe Duplessis-Mornay (1540-1623), fidèle d’Henri IV. C’est lui qui dote la ville de fortifications et du château. Celui-ci servira de prison aux huguenots à la Révocation.
De l’Académie protestante créée par Duplessis-Mornay en 1599 subsiste un mur (entre la rue Saint-Jean et l’hôtel de ville). De plus, au 2 rue des Payens et 11 rue du Temple, on peut voir les demeures de deux protestants du XVIIe siècle : Marc Duncan, mathématicien et Louis Cappel, professeur d’hébreu et de théologie.
Le château de Boumois près de Saumur
Il appartint à la famille protestante de Thory.
Un musée protestant pour la Vendée
Au lieu-dit, le Bois-Tiffrais, au sud-ouest de la commune de Monsireigne, s’élève le logis qui fut demeure réformée dès le XVIe siècle aujourd’hui devenu Musée de la France Protestante de l’Ouest, lieu de mémoire de l’histoire protestante de la Vendée.
Dès le XVIe siècle, Fontenay-le-Comte, centre artistique et littéraire de la Renaissance, est un point de rayonnement de la Réforme. La maison du procureur Billaud, rue La Fontaine était un lieu de rencontres des réformés.
D’autres centres protestants se développent autour de Foussais, Bournezeau, Mouchamps, Talmont.
Dans le bocage vendéen
Au XVIIe siècle, la Vendée actuelle compte environ 20 000 fidèles surtout ruraux, à l’exception de Fontenay-le-Comte, avec une forte concentration dans le bocage vendéen, du côté de Chantonay, Pouzauges et Mouchamps. À la Révocation, certains lieux servirent de refuge, notamment à Saint-Michel-Mont-Mercue, au château de la Bonnelière, construit au XVIe siècle et lieu du culte au XVIIIe siècle. Ces zones protestantes se maintinrent sous la Révolution et firent preuve de leur patriotisme.
La Révocation de l’Édit de Nantes est fatale aux communautés réformées éparpillées dans la France de l’ouest et du centre.
Après la Révolution environ 3 000 protestants subsistaient en Vendée, principalement à Pouzauges.
En 1804 on put recenser les dégâts subis par le protestantisme : plus aucun réformé en Maine-et-Loire, 300 seulement en Loire-Atlantique, mais 30 000 environ dans les Deux-Sèvres, et 3 000 en Vendée.