XVIe siècle
Au début du XVIe siècle, la décision du roi Henri VIII d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon entraîne la rupture de l’Église d’Angleterre avec Rome. Le roi devient alors le chef suprême de l’Église d’Angleterre. Dans la deuxième moitié du XVI° siècle, les différents souverains qui se succèdent sur le trône d’Angleterre optent soit pour le Protestantisme soit pour le catholicisme, entraînant leurs sujets à leur suite. Elisabeth Iere choisit une voie moyenne, appelée Anglicanisme. L’Église d’Angleterre est une Église nationale, indépendante de Rome, qui adopte une doctrine et une liturgie réformées mais qui garde les institutions et les lois de l’Église médiévale. Cette Réforme de l’Église qui se met en place progressivement dans le pays suscite le mécontentement de ceux qui veulent une Réforme plus profonde de l’Église sur le modèle de l’Église de Calvin.
XVIIe siècle
Le XVIIe siècle, avec l’avènement des Stuart au trône d’Angleterre, voit le conflit s’exacerber entre le souverain et les partisans de Calvin ou d’une réforme encore plus radicale. Ceux-ci qu’on nomme puritains prennent le pouvoir à la faveur d’un conflit entre le roi et le parlement. Après plusieurs années de guerre civile (1642-1649), l’Angleterre devient une République dirigée par Olivier Cromwell. Mais à sa mort, les excès du puritanisme entraînent le rétablissement de la royauté des Stuart et de l’Anglicanisme. Lorsque Jacques II Stuart se convertit au catholicisme, les Anglais font appel à son gendre Guillaume d’Orange qui est protestant. Puis la couronne passe à la Maison de Hanovre.
XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, dans le contexte de la Révolution industrielle, naît le Réveil méthodiste fondé par John Wesley et George Whitefield. Ce sont des prédicateurs remarquables qui galvanisent les foules en plein air, en particulier les classes ouvrières, et suscitent une expérience spirituelle appelée „conversion“. Ce mouvement qui rompt avec l’Église anglicane à la fin du siècle et fonde l’Église méthodiste, influencera profondément l’univers anglo-saxon. Le Réveil touche également l’Église anglicane.
XIXe siècle
Au XIXe siècle, l’Église d’Angleterre est traversée par de nombreux courants divergents. Le mouvement d’Oxford, avec à sa tête John Newman, prône un rapprochement avec le catholicisme. Les «libéraux» veulent une Église anti-dogmatique, tolérante, intégrant les avancées de la science et de la critique biblique allemande. Les «Évangéliques», issus du Réveil, font preuve d’un dynamisme important dans le domaine social et missionnaire. Mais en dehors de l’Église nationale, de nouvelles Églises se développent dites «Églises libres» (baptiste, méthodiste, congrégationaliste, quakers…).
XXe siècle
Au XXe siècle, l’Église d’Angleterre tente de se détacher de plus en plus de l’État et de se moderniser. L’Église anglicane qui s’est développée dans tous les territoires de l’empire britannique est un partenaire très actif dans le mouvement œcuménique. Elle est assez tolérante, acceptant en son sein une diversité théologique et liturgique. Mais la révision de la liturgie et l’ordination des femmes à la fin du siècle créent de nombreuses turbulences. En Angleterre, comme partout en Occident, l’Église anglicane est touchée de plein fouet par la sécularisation.