La faculté Jean Calvin
d’Aix-en-Provence

La faculté libre de théologie protestante d’Aix-en-Provence, créée en 1939 puis mise en sommeil, a été « refondée » en 1973. L’enseignement qui y est proposé se veut confessant et affirme une fidélité sans faille à la Confession de foi de La Rochelle (1571). Depuis 2011, la faculté a pris le nom de Jean Calvin.

Une volonté d’orthodoxie à l’origine de la création de la première faculté d’Aix

Freie theologische Fakultät von Aix-en-Provence

Lors des débats sur l’unification des Églises réformées qui va mener à la création de la nouvelle Église Réformée de France en 1938, une minorité de l’Union des Églises Réformées Évangéliques refuse le compromis au nom d’une volonté d’orthodoxie doctrinale et par crainte d’une contagion du modernisme théologique, le préambule de la Déclaration de foi de l’ERF indiquant : « sans vous attacher à la lettre de ses formules, vous proclamerez le message du salut qu’elles expriment ».

Ces Églises réformées demeurées hors de l’ERF, qui se constituent en union des Églises Réformées Évangéliques Indépendantes (EREI), décident lors de leur synode de mai 1939 de créer une nouvelle Faculté de théologie.

Installée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et intitulée « Faculté Libre de Théologie Protestante », celle-ci rassemble, autour du pasteur André Lamorte, une première équipe enseignante formée d’Émile-Guillaume Léonard, professeur à la Faculté des lettres d’Aix, de René Pache, docteur en droit, des pasteurs Henry Bruston, ancien élève de l’École Normale Supérieure, André Albert, Pierre Guelfucci, Georges Serr. Malgré les difficultés liées à la guerre, la séance d’ouverture a lieu le 7 octobre 1940, la Faculté accueille ses premiers étudiants et édite une revue intitulée Revue de Théologie et d’Action Évangéliques.

Son recrutement ne se limite pas aux réformés indépendants : la Faculté forme des étudiants venus des Églises évangéliques arméniennes, des assemblées de frères darbystes, des étudiants étrangers.

Mais deux crises internes, portant sur des questions de doctrine (définition du baptême et de l’Église), affaiblissent la Faculté et menacent son existence dès 1954 : la Faculté s’effondre par les démissions de ses enseignants et la désertion de ses étudiants, même si elle ne cesse officiellement ses activités qu’en 1967.

La nouvelle faculté d’Aix

Après Mai 68, dans l’esprit de la Réforme des universités françaises, le Synode national de l’ERF souhaite mieux maîtriser la formation des pasteurs et engage une réorganisation des Facultés de théologie de Montpellier et de Paris, regroupées en un Institut commun : l’Institut Protestant de Théologie. En raison de la crise d’identité et des débats sur le pluralisme théologique qui agitent l’ERF, mais aussi de certains engagements politiques et éthiques de professeurs ou d’étudiants de ces deux Facultés, des pasteurs et des universitaires qui désapprouvent ces orientations décident de créer un lieu d’enseignement et de recherche qui serait, à leurs yeux, plus fidèle à la théologie réformée.

Un nouveau Conseil de faculté se réunit à Aix-en-Provence pour la première fois en juillet 1972, avec un bureau composé de Pierre Filhol, Jacques Baux, François Gonin (ERF), Pierre Chaunu, tous deux professeurs d’histoire, et Jean Vercier. Paul Wells, étudiant au Westminster Seminary (États-Unis), est recruté dès 1972 pour une chaire de dogmatique. Peter Jones, docteur en théologie calviniste, formé à Princeton (États-Unis), arrive en 1973. Frank Michaeli (ERF) enseigne dès 1973 l’Ancien Testament en première année préparatoire. Pierre Courthial (ERF) les rejoint et occupe la chaire d’éthique et de théologie pratique en 1974, au moment de l’ouverture officielle de la nouvelle faculté sous le nom de « Faculté Libre de Théologie Réformée » (FLTR). Pierre Berthoud intègre l’équipe en 1975 et occupe la chaire d’Ancien Testament. Des universitaires tels Pierre Chaunu ou Jean Brun appuient le projet et donnent des cours régulièrement.

La FLTR entend se situer dans la continuité de la théologie de l’Église ancienne, de la Réforme protestante du XVIe siècle et du courant évangélique. Elle se réfère donc aux Symboles élaborés par les Pères de l’Église (Symboles des Apôtres et de Nicée-Constantinople) ; elle adhère à la Confession de Foi des Églises réformées de France, dite de La Rochelle (1559-1571) et à la Déclaration de foi de l’Alliance Évangélique Française. Ses piliers théologiques sont l’autorité de la Bible, l’enseignement calviniste et la vocation missionnaire.

Seuls les professeurs titulaires sont tenus d’adhérer à la confession de foi de la Rochelle.

L’organisation des études

La faculté est un établissement universitaire privé au service de toutes les Églises : elle n’est attachée à aucune dénomination ou union d’Églises. C’est pourquoi, en plus des étudiants venant des Églises réformées, de nombreux étudiants proviennent de milieux professants, baptistes, charismatiques ou pentecôtistes.

La faculté a, depuis les années 2000, des accords d’équivalence avec la faculté de Vaux-sur-Seine et les Instituts bibliques (Institut Emmaüs, Institut Biblique de Nogent, Institut Biblique Belge, Institut Biblique de Genève).

L’enseignement se concentre sur les matières suivantes : Ancien et Nouveau Testaments ; théologie systématique, éthique, théologie pratique ; histoire de l’Église et apologétique ; grec et hébreu bibliques.

Sur les 30 premières années de son existence (1974-2004), la faculté a décerné 258 licences, 91 maîtrises, 9 DEA et 10 doctorats. Parmi les étudiants qui ont suivi sa formation (complète ou partielle), elle a formé 180 pasteur(e)s, dont 58 ont pris un poste dans l’ERF, 33 dans les EREI, 89 dans les Églises Évangéliques (Églises baptistes, libres, pentecôtistes, charismatiques, etc.), 41 sont devenus missionnaires ou responsables d’œuvre en France et dans de nombreux pays dans le monde.

Le rayonnement de la faculté

La FLTR abrite une bibliothèque regroupant 27.000 volumes et environ 300 périodiques français et étrangers, sur tous les sujets enseignés à la Faculté : théologie, éthique, histoire de l’Église, histoire des religions, philosophie, théologie pratique, archéologie, etc. Le fonds est spécialisé en sciences bibliques et en théologie réformée.

Son rayonnement s’appuie sur une politique éditoriale ambitieuse, à travers la Revue Réformée (créée en 1950, et dont la Faculté assure la publication depuis 1980) et les éditions Kérygma.

Elle organise un certain nombre de manifestations : des conférences mensuelles, ouvertes à un public très large ; un « carrefour théologique », chaque premier week-end de mars, autour de questions théologiques et pratiques traitées par des spécialistes.

Dès le début, l’établissement a privilégié les partenariats avec des Séminaires de théologie américains, notamment le Westminster Theological Seminary de Philadelphie. Un certain nombre de ses professeurs, titulaires ou associés, sont d’ailleurs américains.

Elle entretient des relations étroites avec des facultés, Églises et institutions en Europe et dans le monde (États-Unis, Suisse, Hollande, Écosse, Corée du Sud, Indonésie, Brésil, Afrique du Sud, etc.), qui contribuent à son financement, et participe à plusieurs réseaux internationaux (International Reformed Theological Institute, Fellowship of European Evangelical Theologians, World Reformed Fellowship, etc.).

Pour trouver une meilleure visibilité, l’établissement décide en février 2011 de changer de nom : il devient la « Faculté Jean-Calvin, Institut de Théologie Protestante et Évangélique ».

Elle est membre fondateur du CNEF (Conseil National des Évangéliques de France).

La faculté Jean Calvin
d’Aix-en-Provence

33 Avenue Jules Ferry, 13100 Aix-en-Provence, France

Route zu diesem Standort

Bibliographie

  • Bücher
    • FATH Sébastien, Du ghetto au réseau, Labor et Fidès, Genève, 2005
    • LONGEIRET Maurice, Réformés et confessants, pourquoi pas !, Excelsis, Cléon d'Andran, 2007
    • REYMOND Bernard, Le protestantisme et Calvin, Labor et Fidès, Genève, 2008
  • Artikels
    • BERTHOUD Pierre, „La faculté libre de théologie réformée. Rétrospective et prospective“, La Revue Réformée, juin 2000, Numéro 208

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