Les facultés de théologie
au XIXe siècle

Tout au long du XIXe siècle, on compte en France deux Facultés de théologie reconnues par l‘ État aux fins de former le corps pastoral (réformé et luthérien) relevant du régime concordataire.

Deux Facultés de théologie d'État

Les Facultés de théologie font partie de l’Université de France (l’administration qui gère l’enseignement supérieur et l’enseignement secondaire publics), ce qui signifie qu’elles accueillent des étudiants titulaires du baccalauréat aux fins d’études couronnées par un diplôme d‘ État, licence en théologie et doctorat.

Entre 1808 (date de la création de l’Université de France) et 1870, ces Facultés se trouvent respectivement à Montauban (pour les réformés) et à Strasbourg (pour les luthériens d’abord, puis à partir de 1820 pour les réformés aussi).

Après la défaite de Sedan, (en fait seulement à partir du 1er juin 1877), la Faculté de Strasbourg est déplacée à Paris, ce qui donne enfin à la Capitale ce lieu d’enseignement de la théologie protestante qui lui avait toujours été refusé, y compris par l’Édit de Nantes.

Avantages et inconvénients d'un enseignement contrôlé par l' État

Das Institut für protestantische Theologie (Paris) © Thibault Godin

Le fait de relever de la tutelle publique permet aux Facultés de théologie protestante d’être reconnues et respectées comme telles, ainsi que de bénéficier d’un financement public, traitement des professeurs, entretien des bâtiments, accès aux bourses d’études. Elles ont pu engager aussi un certain nombre de négociations sur des équivalences de diplômes conférés à l’étranger, notamment à Genève.

Mais tous les protestants français n’appréciaient pas le régime concordataire et ses contraintes. Beaucoup considéraient par exemple que l’obtention du baccalauréat comme préalable aux études supérieures publiques risquait de détourner nombre de pasteurs « potentiels » de leur vocation.

C’est pourquoi, il y eut sur le territoire français des écoles de théologie libres, financées par diverses sources privées, lesquelles formèrent beaucoup de pasteurs du « Réveil ».

De plus, une voie moyenne s’est progressivement mise en place. Quelques Écoles de théologie ont préparé leurs élèves au baccalauréat d’enseignement général.

L’enseignement protestant a peu profité de la Loi Falloux (1851) étendue à l’enseignement supérieur en 1878, laquelle cassait le Monopole d’État de la collation des grades, en accordant une reconnaissance aux diplômes conférés dans des établissements confessionnels. La Loi Falloux fut en grande partie abrogée au moment des réformes de la IIIe République.

Toutes les Facultés de théologie relevant du Régime concordataire furent placées sous Régime libéral après la Séparation de l’Église et de l’État en 1905, ce qui signifiait qu’il n’y avait plus d’équivalence, à connaissances égales, entre une licence de théologie et une licence d’une faculté d’État.

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