Contexte historique des missions protestantes
La mission de Paris, fondée en 1822 lors de la Restauration, s’inscrit dans un contexte politique favorable aux protestants, bien que les opportunités d’évangélisation à l’étranger soient alors très limitées pour eux. En effet, les catholiques bénéficiaient d’un accès privilégié aux colonies françaises, notamment à travers la marine, bastion du catholicisme à l’époque.
Échecs et restrictions dans les territoires français
Les tentatives d’implantation missionnaire protestante en Algérie échouent rapidement. Conquise en 1830, cette colonie interdit aux missions chrétiennes, même catholiques, de s’y installer par des accords entre l’armée française et les autorités locales. D’autres régions comme les anciennes colonies des Caraïbes sont également fermées à l’influence protestante, freinant ainsi les ambitions des sociétés missionnaires françaises.
Une opportunité venue d’Afrique australe
C’est un appel de la mission protestante de Londres qui ouvre une voie vers l’Afrique australe. Cet appel, teinté d’un certain mythe, évoque les descendants de huguenots ayant fui la France en 1685, installés d’abord aux Pays-Bas puis en Afrique australe. Ils auraient invité leurs “frères” français à venir prêcher maintenant que la persécution était terminée. Mais l’historien nuance cette légende : il s’agissait moins de soutenir les protestants déjà sur place que de s’en servir comme relais pour évangéliser les populations africaines locales qualifiées de “païennes”.
Un tournant stratégique dans l’évangélisation
La mission parisienne n’avait pas vocation à renforcer les communautés protestantes établies mais plutôt à convertir les populations autochtones. Ainsi, l’Afrique australe devient un terrain stratégique pour le protestantisme français, marquant le début d’une expansion missionnaire qui contourne les blocages coloniaux traditionnels.