Un joyau gothique chargé d’histoire
L’église Saint-Pierre-le-Jeune est l’une des plus remarquables églises protestantes de Strasbourg, tant pour son architecture extérieure qu’intérieure. De style gothique, elle a succédé à une église romane inaugurée au XIe siècle par un pape. Son nom vient de cette première consécration, bien qu’il existe également une église Saint-Pierre-le-Vieux, antérieure. À l’origine, une chapelle fondée au VIIe siècle par des moines irlandais accueillait les pèlerins de passage.
De la Réforme à la division confessionnelle
Comme toutes les églises strasbourgeoises, Saint-Pierre-le-Jeune adopte le protestantisme en 1524. À la différence de Saint-Thomas, son chapitre s’oppose à cette évolution. Cependant, sous la pression populaire, un nouveau pasteur protestant est imposé : Capiton, ancien prévôt du chapitre de Saint-Thomas, devient le premier pasteur réformé de l’église. Cet épisode marque une transition décisive dans la vie spirituelle et communautaire de Strasbourg.
Une cohabitation entre confessions imposée par l’histoire
Lorsque Strasbourg est rattachée à la France en 1681, l’église est partagée : un mur divise le chœur attribué aux catholiques de la nef restée protestante. Cette situation dure jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ironie du sort, ce mur de séparation a permis de préserver le jubé, joyau architectural de l’édifice. Autre richesse patrimoniale : le cloître adjacent, magnifiquement restauré, qui renforce le prestige spirituel et artistique de l’ensemble.