Les Refuges huguenots
L’exode des huguenots français vers les pays protestants afin d’échapper aux persécutions est un évènement capital, qui s’étale pendant un siècle. On distingue « le Premier Refuge » des années 1560, avec un maximum après la Saint-Barthélemy (1572), puis « le Grand Refuge » qui suit la révocation de l’Édit de Nantes. Plus de 200 000 huguenots prennent le chemin de l’exil.
Dès les premières persécutions, beaucoup de protestants, de Normandie et du Poitou, se réfugient en Angleterre et créent de nombreuses églises françaises à Londres. Les Provinces-Unies en accueillent le plus grand nombre, qui participent activement à l’éclosion de cette « République des lettres » culminant au XVIIIe siècle. La Suisse voit de très nombreux réfugiés passer en direction des pays de langue allemande, surtout le Brandebourg qui, avec l’édit de Potsdam (1685), mène une active politique d’accueil.
Mais l’Europe n’est pas la seule terre d’accueil : de nombreux protestants fuyant la France participent à la conquête du Nouveau Monde, un petit nombre va jusqu’en Afrique du Sud.
Dans ces différents pays, l’accueil est en général bienveillant, et l’apport économique, culturel et démographique de cette population le plus souvent très qualifiée se révèle précieux.