Trois siècles de mémoire
Guerre civile en Cévennes
Tricentenaire de la guerre des camisards (1702-2002)
La guerre des camisards a suscité dès l’origine une littérature abondante et très diversifiée : correspondances, rapports, journaux, poèmes, romans et ouvrages historiques. Plus proches de nous, le théâtre et le cinéma s’en sont emparés. Ainsi peu à peu, les camisards ont-ils trouvé leur place dans l’historiographie générale de la France. Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour que des commémorations sur des lieux de mémoire perpétuent le souvenir de ces événements.
« Nos inspirations étaient notre secours et notre appui. Ce sont elles qui ont élu nos chefs, qui les ont conduits. Elles ont été notre discipline militaire ». Elie Marion, Théâtre sacré des Cévennes, 1702.
« Les exécutions faites contre quelques-uns d’entre eux, qu’on a pendus et roués, les ont rendus plus acharnés, surtout contre les ecclésiastiques ». Le Mercure Historique, février 1703.
« Persévérez donc sans vous rebuter dans le pur christianisme. N’ayez aucun commerce avec les superstitieux et les idolâtres ». Louvreleuil, Le Fanatisme renouvelé, 1706.
« Il faut assembler autour des personnes âgées que l’on trouvera et après les avoir engagées à vous dire exactement et sans partialité, la vérité, recueillir tout ce qu’elles auront vu ou su ». Antoine Court, Histoire de la guerre des camisards, 1760.
« Ce qui avait rendu les camisards très forts, c’était de n’avoir ni nobles, ni prêtres, d’ignorer les doctrines énervantes des ministres, d’être un parti biblique et non chrétien ». Michelet, Histoire de France t. V 1860.
« Ils s’étaient fait prophètes et prophétesses, même les enfants en nourrice auraient exhorté leurs parents à lutter pour la sainte cause ». Stevenson, Voyage avec un âne à travers les Cévennes, 1878.
« Les fiers enfants des Cévennes
Réfractaires et maquisards
Montrent qu’ils ont dans les veines
Le sang pur des camisards »
Chant du Maquis, 1944.