Félix-Édouard Vallotton (1865-1925)
Un Nabi qui annonce le surréalisme
Ce peintre français, né à Lausanne dans une famille de la bourgeoisie protestante, décide à 18 ans de se consacrer à la peinture.
Il vient à Paris et s’inscrit à l'Académie Jullian ; dès 1893 il participe au Salon des Artistes et au Salon des Indépendants, où il fait scandale. Il se lie au groupe des Nabis (ce qui veut dire prophètes), et publie dans le Courrier Français, le Rire, la Revue Blanche et plusieurs journaux satiriques des gravures réalisées sur bois qui auront un succès international.
Par son goût d’un certain art naïf, une technique volontairement simplifiée et un découpage des formes, Vallotton transmet avec force une vision du monde austère et sans complaisance. Les peintures de la période nabi et les œuvres plus tardives sont d’un naturalisme cruel ou d’un érotisme souvent glacial, qui annoncent le surréalisme.
« Il ne se régale que d’amertume », dira de lui Jules Renard, montrant par là la forme de délectation morbide qu’il pouvait trouver dans l’observation des réalités les plus dures de la vie.
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