Le Colloque de Poissy (du 9 septembre au 14 octobre 1561)

Gravure de Tortorel et Perrissin

Cette rencontre entre les protestants, la cour et les prélats catholiques fut organisée par Catherine de Médicis et Michel de l’Hospital pour réconcilier les partis. Le 9 septembre est le jour de l’affrontement théologique entre Théodore de Bèze, venu de Genève, et le cardinal Charles de Lorraine. Le même système de représentation a prévalu pour La Mercuriale, L’assemblée des états d’Orléans et Le colloque de Poissy : l’utilisation d’une grande salle rectangulaire, ici le réfectoire du prieuré Saint-Louis de Poissy, décrit par Christine de Pisan qui y meurt vers 1431 : « haut , grant, cler, et luisant comme clace ; les verrrières y sont de belle face, et de menuz quarreaux par la terrace est tout pavé ». Les personnages y sont placés de manière à être tous identifiables. La perspective met le groupe de protestants du premier plan, au sein duquel Théodore de Bèze, levant la main droite, est le principal orateur, en état d’extrême précarité : debout dos au spectateur, derrière une rambarde, en position d’accusés et encadrés de gardes. L’on sait pourtant par des récits contemporains que les représentants réformés reçurent un accueil très favorable à leur arrivée à la cour du château de Saint-Germain en Laye, où aimait alors séjourner le roi Charles IX. La signification de la Cène et cette fameuse phrase : « (Il y a) autant de distance du pain et du vin, au corps et au sang de notre Seigneur comme il (a) du plus haut du ciel à la terre « prononcée par Théodore de Bèze furent prétexte à l’échec de ce concile national. Quelques jours plus tard, l’intervention de Diego Lainez, représentant l’ordre des Jésuites arrivé avec le légat du pape, confirma que nulle décision en matière religieuse ne pouvait être prise sans l’aval de Rome. Pourtant, conséquence du colloque, l’édit de janvier 1562 installa en France une (courte) période de tolérance.

Das Kolloquium von Poissy (9. September 1561) © S.H.P.F.

Vorankommen in der Ausstellung