La Réforme catholique ou Contre-Réforme au XVIe siècle
Une réforme indispensable lancée en réaction à la montée du protestantismeEn réaction à la montée du protestantisme, Charles Quint demande la réunion d’un concile. Le pape Paul III convoque le concile de Trente (1545-1563) ; celui-ci marque un tournant dans l’histoire du catholicisme par les réformes qu’il adopte en matière de dogme et de discipline.
À Trente, un concile intermittent qui dure 18 ans
Une réforme de l’Église et du clergé était réclamée depuis des années par les humanistes et certains membres du clergé : les églises se vident, les mœurs du clergé tant régulier que séculier sont critiquées, les prêtres sont souvent ignorants. Le 5e concile de Latran, clos en 1517, n’aboutit pas.
La montée de la Réforme conduit Charles Quint à demander la réunion d’un nouveau concile. Le pape Paul III lance une première convocation en 1536 mais le concile ne se réunit qu’en 1545 à Trente, en terre d’Empire.
Le concile de Trente, sous le règne de quatre papes, se déroule sur 18 ans en 25 sessions, ponctuées de longues interruptions. Au cours de la seconde session, vers 1550, une délégation protestante luthérienne se rend au concile à la demande de Charles Quint, mais il n’y a aucun dialogue.
Le concile permet à l’Église de clarifier ses positions sur les plans du dogme et de la discipline :
- la foi a deux sources : la Bible et la tradition,
- le salut de l’homme dépend de Dieu mais aussi de la collaboration du croyant,
- il y a toujours sept sacrements,
- la présence réelle et substantielle du Christ est dans le pain et le vin de la communion,
- le canon des Écritures, c’est-à-dire la liste des livres de la Bible reconnus comme inspirés par Dieu, est fixé,
- les indulgences sont maintenues, mais on ne doit plus en faire commerce,
- des règles sont établies en matière de discipline ecclésiastique,
- l’inquisition est maintenue,
- l’affirmation du purgatoire et la nécessité des prières pour les défunts sont maintenues,
- la légitimité du culte des saints est affirmée.
Une application de la Réforme catholique à Milan
La mise en œuvre de la Réforme de l’Église n’aurait pu se faire sans l’action personnelle de certains évêques. Charles Borromée (1538-1584), archevêque de Milan, donne l’exemple. Il réside dans son diocèse où il se déplace constamment. Il crée un grand séminaire pour les prêtres. Il rétablit la discipline : les religieuses ne sortent plus des couvents. Il fonde des hôpitaux et des écoles.
Le concile de Trente a des suites
Le bilan du concile est considérable et il a des suites :
- la promulgation du catéchisme romain,
- l’édition de la Vulgate (Bible en latin),
- la réforme du bréviaire et du missel,
- surtout le concile de Trente donne au catholicisme un dogme bien défini.
Dans toute l’Europe les ordres religieux propagent la Contre-Réforme, en particulier l’ordre des Jésuites, fondé en 1540, qui ouvre des universités et des collèges. Le catholicisme a ainsi les moyens d’arrêter l’expansion du protestantisme et de le refouler partiellement de l’Empire germanique.
La Réforme catholique ou Contre-Réforme au XVIe siècle
Via Felice e Gregorio Fontana, 38121 Trente, Italie
Bibliographie
- Livres
- CHAUNU Pierre, Église, culture et société. Essais sur la Réforme et la Contre-Réforme, (1517-1620), Société d'édition de l'enseignement supérieur, Paris, 1981
- DELUMEAU Jean, Le Catholicisme entre Luther et Voltaire, PUF, Paris, 1971
- JEDIN Hubert, Histoire du concile de Trente, Paris, 1965
- TALLON Alain, La France et le Concile de Trente 1518-1563, École française de Rome, Rome, 1997
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