La Bible en anglais : un tournant spirituel majeur
Henri VIII impose une décision révolutionnaire pour l’époque : chaque paroisse d’Angleterre doit désormais posséder une Bible en anglais. Cette initiative, bien que conservant des bases catholiques, constitue un geste fort d’autonomisation religieuse. Elle facilite l’accès direct des fidèles aux Écritures, sans l’intermédiaire d’un clergé latiniste, et marque une évolution vers une religion plus nationale.
La rupture avec Rome par la fermeture des monastères
Dans la continuité de cette politique d’indépendance religieuse, Henri VIII ordonne la fermeture des couvents et monastères, jusqu’alors possessions de l’Église romaine. Ces fermetures ne sont pas seulement religieuses : elles s’accompagnent de saisies de biens considérables, renforçant ainsi le pouvoir royal tout en affaiblissant l’influence papale en Angleterre. C’est un tournant décisif dans la redéfinition des rapports entre pouvoir temporel et spirituel.
Vers un catholicisme sans pape
Malgré ces gestes d’émancipation, Henri VIII ne rompt pas avec les dogmes du catholicisme. Il s’oppose aux idées de Martin Luther et les combat dans un traité théologique. Ce n’est donc pas une adhésion à la Réforme protestante, mais plutôt la création d’une forme inédite de catholicisme, sans l’autorité du pape. C’est le socle fondateur de l’anglicanisme, qui sera par la suite enrichi et institutionnalisé par ses successeurs.