Soutenez Le Musée ! Faire un don

La théologie de la nature, par Théodore Monod

"Je me préoccupe beaucoup du sort des créatures qui ne sont pas des créatures humaines mais dont nous sommes biologiquement les descendants ou les frères ; nous faisons partie de la même création."

Une vision inclusive de la création

Dans cette intervention marquante, Théodore Monod défend une théologie de la nature fondée sur une conscience biologique et éthique élargie. Pour lui, tous les êtres vivants, humains et non humains, font partie de la même création. Il appelle à une prise de conscience de notre fraternité avec les autres créatures, biologiquement proches, mais souvent négligées dans les traditions religieuses, y compris chrétiennes.

Une critique des traditions théologiques

Monod déplore que les théologiens traditionnels aient négligé la souffrance animale et aient perpétué l’idée erronée que les animaux existent uniquement pour le plaisir ou l’utilité de l’homme. Il remet en question cette vision anthropocentrée, soulignant que de nombreuses espèces comme les trilobites ou les vers solitaires n’ont aucun lien direct avec les besoins humains. Cette perspective témoigne de l’ignorance des théologiens anciens sur la complexité et la richesse de l’évolution biologique.

Un appel à réformer la pensée chrétienne

Selon Monod, il est temps que la théologie chrétienne intègre pleinement la notion de créature vivante. Cette évolution doctrinale permettrait de reconnaître que l’éthique chrétienne doit s’étendre au-delà de l’humanité. La protection de la nature et des animaux ne relève pas uniquement de la biologie ou de l’écologie, mais constitue une exigence spirituelle et théologique. Ce message, à la croisée de la foi et de la science, invite à repenser la place de l’homme dans le vivant et à inscrire la compassion dans le cœur même du message chrétien.