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Qui sont les protestants en France en 2017 ?

Une analyse de Jean-Paul Willaim.

Qui sont les protestants en France en 2017 ? Une analyse de Jean-Paul Willaime

Une recomposition sociologique du protestantisme français
Dans cette analyse, Jean-Paul Willaime commente les résultats d’un sondage IPSOS de 2017 sur les protestants en France. Il met en lumière une donnée centrale : près de 25 % des répondants ne sont pas issus de familles protestantes mais sont devenus protestants par conversion ou réaffiliation. Ce phénomène de « néo-protestantisme » renouvelle la base sociologique du protestantisme français, marqué notamment par l’essor des Églises évangéliques, souvent d’expression africaine, antillaise ou asiatique. Il souligne également une forte diversité géographique et culturelle dans les pratiques et les engagements.

Un engagement civique et social disproportionné
Le sondage révèle que les protestants se distinguent par un fort taux d’implication associative, en particulier dans les œuvres sociales et caritatives. Près d’un quart des protestants interrogés sont engagés dans des actions de solidarité, un chiffre nettement supérieur à la moyenne nationale. Cette disposition renforce l’image d’un protestantisme actif, fidèle à sa tradition d’engagement humanitaire et civique, à travers des institutions telles que la Cimade, l’Armée du Salut ou la Fondation John Bost.

Une pluralité de positions éthiques et théologiques
Les résultats révèlent des tensions entre protestants évangéliques et réformés, notamment autour des questions de société comme la bénédiction des couples homosexuels, la PMA ou la GPA. Les protestants pratiquants réguliers, particulièrement les évangéliques, sont majoritairement opposés à ces évolutions, tandis que les non-pratiquants, et surtout les femmes, y sont plus favorables. Cette divergence illustre une recomposition interne autour des enjeux éthiques.

Une inversion générationnelle inattendue
Contrairement aux tendances observées dans les décennies précédentes, les jeunes protestants sont aujourd’hui plus pratiquants que leurs aînés. Ce fait s’explique par un christianisme de conviction, choisi plus qu’hérité, dans un contexte globalement sécularisé. Cette dynamique dessine un protestantisme minoritaire mais actif, où la foi s’incarne dans des choix assumés et visibles.