La vidéo « Protestantisme et vie monastique, vers une nouvelle rencontre », publiée par l’Église protestante unie de France, explore les liens historiques, théologiques et spirituels entre la tradition protestante et la vie monastique. Longtemps considérée comme étrangère, voire opposée au protestantisme depuis la Réforme, la vie communautaire et contemplative suscite aujourd’hui un intérêt renouvelé, aussi bien dans les Églises que dans la société.
Le témoignage de sœurs diaconesses souligne que, bien qu’elles n’aient pas été rejetées, leur place au sein des Églises protestantes reste parfois marginale ou peu visible. Pourtant, elles incarnent une vie fraternelle fondée sur la prière, le service et l’engagement personnel par des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, vécus librement comme chemin de libération spirituelle. Leur communauté devient un espace alternatif, un « micro-monde » protégé mais jamais coupé du monde, au contraire, destiné à y retourner transformé.
L’intervention d’un théologien replace la naissance du monachisme dans l’histoire du christianisme, notamment à travers les figures du désert comme Antoine et les règles de saint Basile ou Benoît. Luther, lui, avait vivement critiqué les vœux monastiques, les jugeant contraires à la liberté chrétienne. Cette opposition a contribué à l’effacement du monachisme dans les traditions protestantes, aggravé par la modernité rationaliste et individualiste.
Aujourd’hui, face à une crise du sens, les communautés monastiques répondent à un manque spirituel, doctrinal ou social. Elles deviennent des « laboratoires » pour penser le lien entre christianisme et société postchrétienne. Parfois, elles enrichissent même la vie paroissiale, comme le montre l’exemple d’une sœur envoyée vivre neuf mois dans une paroisse en difficulté.
Ainsi, la redécouverte du monachisme protestant témoigne d’une quête de profondeur, de silence et d’unité dans un monde fragmenté.