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Œcuménisme : Une juste relation entre les Églises

Entretien entre Gérard Rouzier et Antoine Nouis.

Entretien entre Gérard Rouzier et Antoine Nouis (5:23 min)

L’œcuménisme comme exigence spirituelle
La vidéo explore la nature profonde de l’œcuménisme, en affirmant qu’il ne repose pas d’abord sur des raisons pratiques ou pastorales — comme l’unité souhaitée, la mission commune ou les mariages interconfessionnels — mais sur une exigence spirituelle. La diversité, constitutive du monde et des Églises, invite à dépasser deux péchés opposés : l’uniformité, qui nie la richesse des différences, et l’indifférence, qui nie le besoin mutuel. L’œcuménisme s’efforce de tisser une juste relation entre les Églises, sans effacer ce qui les distingue.

Trois formes complémentaires de dialogue
L’orateur distingue trois modalités d’œcuménisme. L’œcuménisme théologique cherche à identifier les vraies et les fausses divergences, à se mettre d’accord sur les désaccords. Mais il atteint parfois ses limites lorsque les différences sont irréductibles. Dans ce cas, l’œcuménisme de l’hospitalité prend le relais : il ne cherche pas à convaincre, mais à accueillir l’autre dans sa vérité, à visiter, à écouter, à aimer même ce qui nous distingue. Enfin, l’œcuménisme de l’objection complète les deux premiers en invitant chaque Église à formuler ce qu’elle reproche à l’autre, dans un esprit de correction fraternelle. Ainsi, le protestantisme peut mettre en garde l’Église catholique contre l’absolutisme, tandis que celle-ci rappelle au protestantisme l’universalité et l’historicité de l’Église.

Un modèle biblique inspirant
Le texte biblique de la rencontre de Jérusalem entre Paul, Jacques, Pierre et Jean illustre ce cheminement. Face à l’impossibilité de s’entendre sur certains points, les apôtres se donnent la main en signe de communion et s’accordent à poursuivre des missions distinctes. Ce geste de séparation sans rupture, accompagné d’un engagement commun au service des pauvres, devient un modèle pour aujourd’hui : reconnaître lucidement les différences, les honorer, appeler la bénédiction de Dieu sur l’autre et agir ensemble partout où cela est possible.