Les réveils spirituels en Alsace au XIXe siècle
Au XIXe siècle, deux mouvements de réveil apparaissent en Alsace en réaction au libéralisme religieux. Le premier, d’inspiration piétiste, est incarné par François Herther, pasteur du Temple Neuf à Strasbourg. Il valorise une foi évangélique, centrée sur la Bible, la conversion personnelle et l’engagement social. Il fonde notamment le diaconat et les diaconesses de Strasbourg, affirmant que le cœur doit être offert au Christ et les mains au prochain. Ce réveil met l’accent sur la vie communautaire et la piété pratique, plus que sur les doctrines ecclésiastiques.
La défense du luthéranisme confessionnel
En parallèle, un réveil luthérien confessionnel émerge, mené par Frédéric Horning, pasteur de Saint-Pierre-le-Jeune. Il s’oppose fermement à l’unification des Églises protestantes de France qui aurait gommé les différences entre luthériens et réformés. Horning critique les théologiens libéraux comme Bruch, qui minimisent l’importance de la Confession d’Augsbourg. Pour Horning, une Église sans confession de foi est une Église sans fondement. Il œuvre à la redécouverte des cantiques luthériens et publie un nouveau recueil dès 1863.
Un combat pour l’identité doctrinale
Malgré les critiques, Horning rassemble progressivement un nombre croissant de pasteurs autour de sa vision. À sa mort en 1882, ils sont entre 40 et 50 à le suivre. Son héritage marque profondément le renouveau du luthéranisme orthodoxe en Alsace, avec un retour à la confession de foi et un essor liturgique. Bien qu’excessif dans ses controverses, son influence reste majeure dans l’histoire religieuse alsacienne.