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Les Églises protestantes de Strasbourg sous Louis XIV, par Jean Arbogast

À la fin de la guerre de Trente ans, un accord de tolérance est instauré en Alsace.

Du chaos de la guerre à la paix religieuse conditionnelle

À la fin de la guerre de Trente Ans, l’Alsace sort exsangue. Le traité de Westphalie établit une paix religieuse fondée sur le principe : « telle région, telle religion ». Ce compromis garantit la tolérance du protestantisme dans les territoires concernés. Louis XIV, bien que réticent, est contraint d’accepter ces clauses lors de l’incorporation de l’Alsace à son royaume.

Strasbourg, une liberté religieuse menacée

Strasbourg reste une ville libre jusqu’en 1681. Mais le roi Soleil, peu enclin à tolérer une enclave protestante dans son royaume, ordonne sa prise militaire. La cathédrale est restituée aux catholiques, marquant un recul symbolique et religieux. Un système de partage des lieux de culte est mis en place selon un principe numéraire : dès que sept familles catholiques résident dans un quartier, elles peuvent réclamer un chœur d’église.

L’église Saint-Thomas, symbole de résistance protestante

Certaines églises ne tombent pas entre les mains catholiques. L’église Saint-Thomas, par un accord spécifique, devient la cathédrale des protestants. Elle reste un bastion de la foi réformée à Strasbourg. Ce compromis permet d’éviter le partage du chœur, maintient une autonomie liturgique, et conserve un fort ancrage identitaire pour les protestants alsaciens à travers les siècles.