Une gloire militaire immortalisée
Commandé en 1777 par ordre de Louis XV, le mausolée du maréchal de Saxe rend hommage à l’un des plus grands héros militaires de France. Victorieux lors de la bataille de Fontenoy en 1745 contre une coalition européenne, il sauva Paris d’une invasion ennemie. En reconnaissance, le roi lui attribue le château de Chambord jusqu’à sa mort en 1750. Toutefois, étant luthérien, il ne peut être enterré ni à Notre-Dame, ni aux Invalides, ni à Saint-Denis.
Strasbourg : terre de tolérance religieuse
Le royaume de France étant exclusivement catholique, l’inhumation d’un protestant de haut rang devient un défi politique et religieux. On se souvient alors que l’Alsace, annexée mais protégée par les clauses du traité de Westphalie, admet la foi luthérienne. C’est donc dans l’église Saint-Thomas de Strasbourg, haut lieu du protestantisme, que le roi décide de faire ériger son tombeau.
Une œuvre d’art majeure de Pigalle
L’artiste Jean-Baptiste Pigalle consacra 25 ans à la réalisation de ce chef-d’œuvre, reconnu comme l’un des monuments funéraires les plus importants de la fin du XVIIIe siècle. Initialement, le chœur de l’église fut muré pour mettre en valeur la sculpture dans une atmosphère recueillie. Ce n’est qu’en 1985, après d’intenses négociations avec les monuments historiques, que l’espace fut rouvert et embelli par de nouveaux vitraux créés par Gérard Lardeur, symbolisant la lumière du soleil levant.