Un ministère non réservé à une élite
La conception protestante du rôle pastoral est souvent surprenante pour un regard catholique. Contrairement à la tradition catholique où le prêtre détient des fonctions sacrées exclusives comme la célébration de l’Eucharistie ou l’absolution des péchés, le pasteur protestant est perçu comme un homme ou une femme ordinaire, marié(e), vivant une vie familiale, mais reconnu(e) pour une vocation spécifique par sa communauté. Ce ministère est exercé au nom du service spirituel, et non d’un pouvoir sacré.
Une fonction exercée au nom de la communauté
Le pasteur exerce un ministère d’accompagnement, d’enseignement et de service spirituel. Il est formé pour cela, mais dans certaines conditions, un laïc peut remplir certaines fonctions du pasteur, à condition d’avoir reçu une délégation pastorale et une solide formation biblique. Ce principe varie toutefois selon les sensibilités : par exemple, dans l’Église réformée, cette délégation est admise, alors que dans le luthéranisme, la célébration de la Sainte Cène est strictement réservée aux pasteurs ordonnés.
Le sacerdoce universel et les limites de l’autorité
Au cœur de cette vision se trouve le concept fondamental du sacerdoce universel : chaque croyant est prêtre et peut témoigner de l’Évangile sans médiation obligatoire. Bien que certaines églises aient choisi de fonctionner sans pasteur pour éviter les relations de pouvoir, la majorité reste attachée à la figure pastorale. En cas d’absence de pasteur, les rôles sont répartis entre les membres formés de la communauté, illustrant une approche collective et démocratique de la gouvernance ecclésiale.