Une institution au service de la communauté
Dans la perspective protestante, l’Église n’est pas une autorité première, mais une conséquence naturelle de la réunion des croyants autour de la Parole de Dieu. L’institution ecclésiale ne vient qu’ensuite pour organiser cette rencontre, lui fournir un cadre temporel et spatial. Contrairement à la tradition catholique ou orthodoxe, l’Église n’est donc pas un médiateur incontournable entre l’individu et Dieu, mais un support à une relation personnelle et directe avec le divin.
Rejet de l’autorité sacerdotale exclusive
Le protestantisme rejette la notion d’un clergé doté d’un pouvoir sacré distinct. Le pasteur est un croyant parmi d’autres, désigné par la communauté pour exercer un service particulier. Il ne possède aucun pouvoir essentiel supérieur, contrairement au prêtre catholique qui préside à l’eucharistie avec une autorité unique. Cette vision égalitaire traduit une compréhension profondément démocratique de l’Église, dans laquelle la communauté entière est impliquée dans le discernement spirituel.
L’Église comme communauté de discernement
Trois modèles d’organisation se dégagent dans la gouvernance protestante : l’épiscopal (centré sur une autorité individuelle), le presbytérien (par un conseil), et le congrégationaliste (par l’assemblée locale). Ce dernier, notamment chez les baptistes, incarne une démocratie directe où l’Église locale élit son pasteur et prend toutes ses décisions sans hiérarchie supérieure obligatoire. Cette autonomie est fondée sur la reconnaissance mutuelle et non sur une structure verticale.
Une vocation éducative essentielle
Enfin, l’Église protestante joue un rôle fondamental dans la formation des croyants. Elle offre des outils pour une lecture intelligente et critique de la Bible, contribuant à l’émancipation spirituelle. Elle est donc à la fois communauté, organisation fonctionnelle et lieu de développement intellectuel.