Une Église protestante vivante et plurielle
Le protestantisme alsacien du XIXe siècle est caractérisé par une grande vitalité théologique. La tendance dominante est la théologie libérale, influencée par les Lumières du XVIIIe siècle. Cette approche met l’accent sur la liberté de conscience des pasteurs, la morale et la pratique chrétienne plutôt que sur les dogmes. Les pasteurs ne sont pas contraints par une confession de foi stricte, ce qui favorise un esprit de tolérance et de modernité.
L’émergence des mouvements de réveil et de la diaconie
Parallèlement à cette ligne libérale, les mouvements de réveil prennent de l’ampleur, portés par des figures emblématiques comme François Haerter. En 1834, celui-ci fonde la Société évangélique, qui sera à l’origine de nombreuses œuvres diaconales. En 1842, il crée un diaconat à Strasbourg, bientôt suivi par d’autres institutions comme celui d’Ingwiller en 1877. Ces établissements accueillent notamment des diaconesses, qui seront plus de 150 à servir jusqu’au XXe siècle. Ce réseau d’entraide incarne l’engagement social fort du protestantisme alsacien.
Un protestantisme ancré dans tous les milieux sociaux
Les protestants alsaciens sont présents dans tous les secteurs de la société : dans les campagnes auprès des agriculteurs, dans la bourgeoisie urbaine, et dans les milieux industriels, notamment à Mulhouse. Cette diversité sociologique renforce leur influence dans la région.
L’impact du rattachement à l’Empire allemand
En 1870, l’Alsace est annexée par l’Allemagne, ce qui modifie profondément la vie religieuse. Le protestantisme est influencé par les structures allemandes, aussi bien sur le plan linguistique qu’universitaire. De nombreux professeurs venus d’Allemagne prennent part à la formation théologique, marquant une nouvelle phase dans l’évolution de l’Église protestante d’Alsace.