Genèse et écrin muséal
L’exposition Asile.s, présentée du 1ᵉʳ juin au 30 septembre 2022 à la Maison John et Eugénie Bost, se situe dans l’ancienne structure d’accueil fondée par les Bost au XIXᵉ siècle. Le lieu, empreint d’une vocation historique de refuge, offre un écrin chargé de sens à cette manifestation. Le parcours invite à sonder la polysémie du terme « asile », oscillant entre refuge bienveillant et territoire investi de structures institutionnelles.
Exploration sensible du mot « asile »
Cette proposition muséale articule plusieurs dimensions de l’asile : celui des personnes en situation de vulnérabilité physique ou psychique, mais aussi celui lié aux migrations et aux exils forcés. Elle interroge l’institutionnalisation du soin et de l’accueil, tout autant que la portée symbolique du refuge comme espace de protection ou, à l’inverse, de confinement.
Participation collective et regards croisés
Les résidents actuels de la Fondation John Bost ont été invités à co-créer l’exposition, à travers des ateliers menés à La Fabrik et au sein du SAMM. Ils ont contribué à installations visuelles et artistiques rendant tangibles leurs expériences de refuge, que celui-ci soit sécurisant ou contraignant. Les voix des participantes du CIDFF de Bergerac, relayées au fil du parcours, tissent un dialogue entre récit intime et engagement collectif.
Evocations plastiques et narration poétique
Le parcours s’enrichit de la présence des toiles de François Penaud, notamment dans l’espace dit de la « balade de John ». Ces œuvres poétiques prolongent les témoignages, dessinant une géographie sensible entre mémoire, présence et absence. L’exposition met en écho les récits des réfugiés et ceux des patients, croisant l’individuel et le collectif, le visible et l’indicible.
Réflexion sur les héritages et défis contemporains
La présentation s’ancre dans l’histoire des Asiles de Laforce, rappelant leur ambition originelle : allier soin, accueil et insertion sociale. Elle fait émerger une conscience renouvelée de la notion d’asile : au-delà de sa charge historique, il incarne aujourd’hui un enjeu humain et politique. Le parcours âme à repenser le refuge, non seulement comme sanctuaire mais aussi comme espace de dignité, de reconnaissance et de responsabilité partagée.