Temples antérieurs à la Révolution subsistants

Certaines régions échappent aux destructions du fait d’un rattachement tardif à la France ; c’est le cas de l’Alsace, les traités de Westphalie spécifiant expressément que l’édit de Fontainebleau ne s’appliquerait pas aux nouvelles provinces.

Les églises protestantes, encore 150 au XIXe siècle, ne sont donc pas détruites (Sainte-Marie-aux-Mines) ; mais pour beaucoup le roi impose le « simultaneum », c’est-à-dire la séparation de l’église protestante en deux quand il n’y a pas d’église catholique, ce qui engendre bien des frottements (Hunawihr, Sainte-Marie-aux-Mines) ; de même le pays de Montbéliard, largement luthérien avec 80 lieux de culte, qui n’est rattaché à la France qu’en 1791 (temple Saint-Martin à Montbéliard, construit en 1604, temple d’Héricourt des XIIe et XVIe siècle) ; à signaler enfin la région d’Orange (Vaucluse) qui dépend de la famille d’Orange-Nassau jusqu’en 1713 (Courthézon).

Ailleurs, diverses raisons expliquent la survivance des bâtiments des temples après l’édit de Fontainebleau (1685) :

– certains temples sont transformés en églises : Vialas en 1612, Sedan, Valaux, Cardet, Vezenobres, Faugères, Pontorson, Courtomer, Sainte-Croix-de-Villefranche à Lyon.

– d’autres connaissent un sort moins glorieux : Collet-de-Dèze (hôpital), Lintot (ferme), le Poët-Laval (salle de réunion), Pontorson (grange à dîme), Courtheyan (maison de retraite).

– Les chapelles de château, considérées comme des biens privés : Hangerville, Chamerolles, le Fleix, Chandieu, Mandajors, mais, dans plusieurs cas, le seigneur doit transformer le temple en chapelle catholique de château, comme à La Force.

– Les maisons d’oraison : dans certaines régions comme la Saintonge, le Poitou et l’Ariège, certains ont l’idée au milieu du XVIIIe siècle de construire des bâtiments modestes, qui, n’étant pas des temples, échappent à la vigilance, ou bénéficient de la mansuétude de l’intendant ; on en trouve à Avallon, Maine-Geoffroy, Arvert (Charente-Maritime), Villefagnan ou Lignières-Sonneville (Charente) ; certains, comme à Jarnac ou Segonzac, sont transformés en temples au XIXe siècle.

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