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Wolfgang Musculus

Né à Dieuze (en Lorraine) le 8 septembre 1497
À Strasbourg de 1527 à 1531
Prédicateur et pasteur à Augsbourg de 1531 à 1548
Professeur d’exégèse à la Haute École de Berne de 1549 à sa mort le 30 août 1563

Fils d’un tonnelier, Wolfgang Musculus est membre de l’ordre bénédictin à Lixheim (près de Sarrebourg) depuis ses 15 ans et jusqu’à l’âge de 30 ans. Influencé par les écrits de Luther, Musculus quitte la vie monastique et se marie avec Margaretha Bart. En 1527, le couple arrivent à Strasbourg, où Musculus se rapproche des réformateurs. Il devient le diacre de Matthieu Zell à la cathédrale et, vivant chez Martin Bucer, il met au propre les manuscrits de ce dernier avant qu’ils ne soient remis à l’imprimeur.

Dans la biographie de Musculus écrite par son fils Abraham, celui-ci décrit la formation de son père à Strasbourg : « Il assistait régulièrement aux leçons de théologie des doctes sieurs Wolfgang Capiton et Martin Bucer. C’est aussi là qu’il commença à apprendre l’hébreu, s’étant rendu compte que cela lui était nécessaire pour ses études. (…) Il maîtrisa très vite cette langue et comprenait parfaitement non seulement la sainte Bible, mais aussi les commentaires obscurs des rabbins et les glossateurs araméens. » (trad. R. Bodenmann, Wolfgang Musculus (1497-1563), Genève, Droz, 2000).

En 1531 Musculus s’installe à Augsbourg : il devient prédicateur puis pasteur à la cathédrale, jusqu’en 1548. Après l’Intérim, il rejoint Berne, où il est appelé comme professeur d’exégèse. Auteur prolifique, Musculus publie des commentaires de plusieurs écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament : Genèse, le Décalogue, Isaïe, Psaumes, Matthieu, Jean et les Épîtres pauliniennes. Il traduit en latin plusieurs textes des Pères grecs, et publie un imposant ouvrage de dogmatique : Les lieux communs de la Sainte Écriture (1560 ; traduit en français en 1577).

Dans ce commentaire imposant (861 pages sans les index), Musculus examine en détail le texte hébraïque du livre de la Genèse. De plus, il compare régulièrement le texte hébreu à d’autres versions anciennes de la Bible : la traduction grecque des Septante et ses révisions anciennes, les Targums araméens, et bien évidemment la Vulgate latine. Cette étude comparative des versions anciennes est bien plus systématique que chez les contemporains de Musculus. Dans son interprétation des versets, comme le titre du commentaire l’indique, celui-ci examine souvent plusieurs « opinions anciennes et plus récentes » : il s’agit notamment de celles des exégètes chrétiens anciens, médiévaux et modernes : Tertullien, Augustin, Nicolas de Lyre, Paul de Burgos, Pic de la Mirandole, Jean Œcolampade et d’autres. En revanche, les références aux commentateurs juifs de la Bible ne sont pas fréquentes.

Avancement dans l'exposition