Vitraux
Les premiers temples sont dotés de fenêtres avec des verres incolores. Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour voir apparaître des vitraux d’abord colorés, puis décorés de symboles, de scènes bibliques ou de portraits de réformateurs.
Absence de vitraux
Les seules décorations tolérées à l’origine de la Réforme étant scripturales, les premiers temples français possèdent des fenêtres avec des verres incolores, sans vitraux. Ils respectent ainsi l’austérité voulue par Calvin et présentent l’avantage d’offrir une grande luminosité. À titre d’exemple, on peut citer le temple du Bouclier à Strasbourg, où Calvin a prêché, le temple de Collet-de-Dèze en Lozère, le temple de Cressac, ancienne église catholique du XIIe siècle et le temple du Havre (bâti en 1857 et réhabilité en 1953).
Vitraux colorés non figuratifs
Les vitraux colorés sont à peu près les seuls éléments décoratifs des temples — les mosaïques, tableaux, pavements et statues étant très rares.
Les très nombreux temples actuels, qui datent de la fin du XIXe siècle ou du XXe siècle, sont dotés de vitraux colorés.
Les premiers vitraux colorés sont non figuratifs. Tel est le cas des vitraux de Max Ingrand au temple de Passy-Annonciation à Paris, de ceux du temple d’Asnières-sur-Seine (1876), vendu, du temple de Carcassonne (1890), du temple de Paris-Batignolles (1898) ou encore du vitrail du temple de Nantes (1956).
Vitraux figuratifs
Les vitraux figuratifs viennent ensuite : il peut s’agir de symboles comme le blé et la vigne pour évoquer la sainte cène au temple de l’Étoile à Paris (1874) et au Temple de Quimper (1847), de fleurs stylisées (temple de Montparnasse-Plaisance à Paris) ou non stylisées, de feuillages avec fruits (temple du Foyer de l’Âme à Paris), de colombes — symboles du Saint-Esprit — ou encore de scènes bibliques. On peut citer les vitraux d’Émile Thibaud au temple des Batignolles à Paris (1898), ceux de Levallois-Perret (1912), ceux de l’église luthérienne Saint-Jean à Paris (1910).
L’église luthérienne d’Héricourt possède des vitraux de Jean-Pierre Brétegnier sur des thèmes variés et l’église réformée de Saint-Dié-des-Vosges un ensemble de vitraux d’Annie Vallotton représentant les six premiers jours de la création.
L’église œcuménique Saint-François-d’Assise à Port-Grimaud (1976) pour la célébration de cultes catholiques et protestants possède des vitraux de Victor Vasarely représentant les phases du soleil.
On peut même trouver des personnages, par exemple des portraits de réformateurs (temples de Huningue, de Sarrebourg et de Sedan). C’est le cas aussi du temple de Reims (1923) et du temple mémorial de Château-Thierry (1924), où le portrait de Martin Luther est volontairement omis en raison de son origine allemande : Reims venait d’être très gravement endommagée par l’artillerie allemande et le temple de Château-Thierry a été financé par des dons à la mémoire des soldats américains victimes des combats de la Première Guerre mondiale.
L’église luthérienne Saint-Jean à Paris possède un vitrail représentant Marie, sans auréole, avec Jésus Christ enfant, avec auréole.
Le temple de Grasse est une ancienne chapelle anglicane cédée à l’Église réformée de France. Il possède trois vitraux de saints : il s’agit d’un don de la reine Victoria (1819-1901) à la chapelle.
Verrières zénithales
Les verrières zénithales sont très rares.
Elles peuvent être sans vitraux, comme aux temples du Foyer de l’Âme (1907) et de l’Étoile à Paris ou être constituées de vitraux multicolores non figuratifs, comme à l’église luthérienne de Bon Secours et au temple du Saint-Esprit à Paris, ou figuratifs comme au temple de Port-Royal à Paris (anges musiciens).
Bibliographie
- Livres
- GUICHARNAUD Hélène et GUTTINGER Christiane, Temples réformés et églises luthériennes de Paris, Éditions La Voix protestante, Paris, 2013
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