Les protestants
et la deuxième moitié
du XXe siècle

Le protestantisme français de la deuxième partie du vingtième siècle est marqué par la montée des courants évangéliques. Le traditionnel positionnement progressiste et libéral tend à s’estomper au fur et à mesure des profondes transformations de la société. La spécificité du protestantisme est surtout marquée par ses prises de position en faveur de la modernisation de la société.

Une période complexe

  • Réunion du Conseil Œcuménique des Églises à New Delhi en 1961
    Réunion du Conseil Œcuménique des Églises à New Delhi en 1961 © La Voix Protestante

Les rapports du protestantisme avec les événements de la vie publique de ces dernières décennies doivent être abordés avec prudence. Autant l’histoire des siècles antérieurs est écrite et celle de la première moitié du XXe siècle est connue, autant celle des années suivant la deuxième guerre mondiale, bien que largement analysée, reste sujet à discussion. Malgré la complexité de cette période, certaines tendances peuvent cependant être décelées.

La sociologie du protestantisme français montre la continuité du protestantisme « historique » de l’Église Réformée et de l’Église luthérienne. Mais on assiste à une montée en nombre de divers courants évangéliques, certains ayant leur place dans la Fédération Protestante de France, d’autres non.

Les analyses du vote des protestants font apparaître la diversité de leur positionnement politique dont témoignent les débats internes sur un certain nombre d’événements marquants de la seconde moitié du XXe siècle : décolonisation, positionnement par rapport au Concile Vatican II, événements de mai 1968, dérégulation des échanges économiques.

Confrontés à ces nombreuses transformations, certains adopteront des positions pragmatiques, d’autres les positions critiques du protestantisme contestataire, voire de ce que l’on a pu appeler – de manière discutable – le protestantisme « gauchisant »des années 1960 ; il s’estompera progressivement.

Cette dernière partie du siècle, où l’œcuménisme et l’impact du concile Vatican II ont été les évènements prédominants, voit la transformation de l’influence du protestantisme : si la vielle idée d’une protestantisation de la France est revenue à la mode, elle illustre plutôt la parfaite intégration des protestants dans la société française.

Bibliographie

  • Livres
    • BAUBÉROT Jean, Le protestantisme doit-il mourir ?, Le Seuil, Paris, 1988
    • BAUBÉROT Jean, Le retour des huguenots ; la vitalité protestante, XIXème-XXème siècle, Éditions du Cerf - Labor et Fides, Paris-Genève, 1985
    • CABANEL Patrick, Les Protestants et la République, Éditions Complexes, Bruxelles, 2000, p. 270
    • FABRE Rémi, Les protestants en France depuis 1789, La Découverte, Paris, 1999
    • WOLFF Philippe (dir.), Les protestants en France, 1800-2000, Privat, Toulouse, 2001

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