La Deuxième République (1849-1852)
Les réactions des protestants vis-à-vis de la Révolution de février 1848 furent diverses. Beaucoup, conscients de la misère du peuple, l’accueillirent favorablement. D’autres s’inquiétèrent du danger des idées socialistes.
Un accueil souvent favorable à la Révolution de 1848
La Monarchie de Juillet représentait, pour la plupart des protestants français, le meilleur des régimes politiques possibles. Les réactions des protestants vis-à-vis de la Révolution de février 1848 furent diverses, d’autant que les acteurs de la Deuxième République ne se présentaient pas comme antireligieux, et faisaient appel aux pasteurs comme aux curés pour la plantation des arbres de la liberté.
Beaucoup accueillent avec joie cet événement, comme le jeune E. de Pressensé, bouleversé par la misère du peuple et très actif à la chapelle Taitbout, ou Mme André-Walther, grande figure de la haute société parisienne, convaincue de la nécessité de réformes sociales.
Mais pour d’autres, l’événement apparut comme néfaste. Certains « quarante-huitards » voyaient dans le Christ le premier des républicains ou des socialistes. Ses violences sociales plongèrent certains dans la peur, à l’exception de Guizot qui montra la plus grande dignité. Le socialisme et le communisme apparaissaient comme des « religions concurrentes », et Léon de Maleville, un instant ministre de l’Intérieur en 1849, appartenait au Comité de l’« Association pour la propagande anti-socialiste et l’amélioration des classes laborieuses ». Les pasteurs les plus en vue, influencés par la pensée de Vinet, s’opposaient au « panthéisme » de Fourier, Louis Blanc et Proudhon. Léon Pilatte prêchait le christianisme comme seule solution de la question sociale. Anasthase Coquerel, élu député de Paris sous la caution du très bourgeois « Comité démocratique protestant », se rangea du côté des milieux conservateurs opposés à toute « propagande subversive ».
Bibliographie
- Articles
- LALOUETTE Jacqueline, « La politique religieuse de la Seconde République », Revue d'histoire du XIXe siècle, 2004, Tome 28
Parcours associés
-
Les protestants et la vie politique française au XIXe siècle
La Révolution française avait permis aux protestants d’être réintégrés dans la vie politique et dans l’administration. Le dynamisme de la communauté protestante se manifeste au cours du XIXe siècle, avec...
Notices associées
-
Alexandre Vinet (1797-1847)
Par ses écrits, le théologien suisse Alexandre Vinet a influencé l’ensemble du protestantisme d’expression française pendant près d’un siècle. -
Henriette André-Walther (1807-1886)
Fille du général de division comte Frédéric-Henri Walther, épouse de Jean André, mère d’Alfred André, elle a été une des personnalités en vue de la haute société française. -
La Monarchie de Juillet (1830-1848)
Dans l’ensemble, les protestants s’accommodent de la Monarchie de Juillet, qui commence à les traiter comme des citoyens ordinaires, le catholicisme étant redevenu « religion de la majorité des français... -
Edmond Dehault de Pressensé (1824-1891)
-
La Troisième République (1871-1940)
La majorité des protestants est favorable à la IIIe République, et elle va fortement influencer ses débuts. Plusieurs intellectuels sont attirés par le protestantisme, et pour certains la protestantisation de la... -
Le Second Empire
Vis-à-vis de Louis-Napoléon et du Second Empire, l’attitude des protestants sera ambiguë. Dans l’ensemble, le régime paraît trop autoritaire et clérical, du moins dans ses premières années. Par contre, il...