Autour de Saint-Germain des Prés
Saint-Germain des Prés joue un rôle important dans la naissance du protestantisme avec le théologien et humaniste Jacques Lefèvre d’Étaples.
05 - Autour de Saint-Germain des Prés
Histoire
Jacques Lefèvre d’Étaples est né en 1455 et mort en 1536, du nom du village de Picardie dont il est originaire. Consacré prêtre, il est nommé en 1507 bibliothécaire de l’Abbaye par l’abbé Guillaume Briçonnet, né en 1472 et mort en 1534, et y commence la traduction du Nouveau Testament en français.
Guillaume Briçonnet, devenu évêque de Meaux, réforme son diocèse en restaurant la discipline ecclésiastique et en développant la prédication. Lefèvre d’Étaples qui avait fait partie du groupe occupé par cette restauration est condamné par la Sorbonne pour sa traduction du Nouveau Testament en français. Il se réfugie à Strasbourg d’où il est rappelé par François 1er en 1526. Il vit alors sous la protection de Marguerite de Navarre, sœur du roi. Il est l’auteur de commentaires des épîtres de Paul qui fait de lui un précurseur des grands réformateurs.
Pendant le siège qu’il avait mis devant Paris entre 1590 et 1594, Henri IV avait fait installer un poste d’observation dans le clocher de l’abbaye Saint-Germain des Prés qui était en dehors des murailles de Paris.
Aux alentours
Au nord de l’abbaye, au 13 de la rue de l’Abbaye, au bas de la cage d’escalier située au fond de la cour à gauche, on peut voir un buste de François 1er et une statue de Michel de l’Hospital. Celui-ci, à la demande de Catherine de Médicis, organisa en 1561 le Colloque de Poissy, vaine tentative de conciliation entre catholiques et protestants.
Dans le square sud de l’abbaye figure une statue en bronze de Bernard Palissy, célèbre céramiste protestant qui mourut en 1589 dans la misère à la Bastille, alors qu’il venait d’être condamné à être pendu et brûlé parce qu’il était huguenot.
Tout près de l’Abbaye, dans la rue des Marais – actuellement rue Visconti – se réunissait de manière informelle une assemblée, pour prier, lire la Bible et chanter des psaumes,constituant une église réformée plantée.
On avait donné à cette rue le nom de « petite Genève « en référence aux nombreux réformés qui y habitaient ; ils commencent à enterrer leurs morts, dans la plus grande discrétion dans le cimetière de la rue des Saints-Pères dont les colonnes dressées et une plaque apposée au n° 30 perpétuent le souvenir.
Le premier pasteur de cette petite communauté fut Jean Le Maçon de Launay dit La Rivière, étudiant en droit, passé par Genève et Lausanne et qui assista au premier synode national du 25 au 29 mai 1559, qui se tint clandestinement chez un protestant nommé Le Vicomte au n°4 de la rue Visconti dans une auberge qui avait une double issue. C’est dans cette auberge qu’avait été célébré, dès 1555, le premier baptême réformé.
Le premier synode national fut présidé par François de Morel, pasteur revenu en France après avoir passé deux ans à Genève. 72 églises dressées de toute la France y furent représentées. Le synode vota une Confession de foi et une Discipline ecclésiastique, faisant office de règles de fonctionnement des Églises.
Les églises dressées étaient celles dotées d’un conseil d’anciens et d’un pasteur qui pouvait administrer les deux sacrements reconnus par les réformés : la Cène et le Baptême.
Autour de Saint-Germain des Prés
1-3 Place Saint-Germain des Prés, 75006 Paris, France
Avancement dans le parcours
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