La terre brûlée
Guerre civile en Cévennes
Tricentenaire de la guerre des camisards (1702-2002)
L’année 1703 voit se succéder escarmouches et évènements militaires.
A Fraissinet-de-Fourques, bastion catholique, les camisards effectuent un vrai massacre le 21 février 1703 et passent au fil de l’épée femmes et enfants.
Le 29 avril, une réunion de 2 000 personnes se tient en présence de jean Cavalier, 3 prophètes et plusieurs chefs aux environs de Vézenobres. Installés pour la nuit à la tour de Billot, ils sont surpris en plein sommeil par les troupes du brigadier Planque, il y a près de 300 tués… Cette victoire redonne espoir au camp royal.
Au printemps 1703, les habitants de Mialet qui avaient fourni du ravitaillement aux révoltés et ceux de Saumane qui abritaient les troupes de Rolland et Castanet sont rassemblés et déportés à Perpignan où beaucoup périssent.
Rien n’ayant pu freiner le mouvement insurrectionnel, l’idée de raser les hautes Cévennes paraît être l’unique et sûr moyen d’en venir à bout. La démolition s’avérant trop rude, le Roi permet le 14 octobre 1703 le « brûlement des Cévennes ».
466 villages, bourgs ou hameaux de 31 paroisses sont anéantis et leurs habitants déplacés dans des lieux particulièrement catholiques. Ces mesures extrêmes n’ont pas les effets escomptés : « ce qui a si fort grossi la troupe des camisards – écrit la sœur de Mérez dans son journal – c’est la démolition de tant de villages, n’ayant rien laissé à ces malheureux pour subsister, ils se sont tous faits camisards ».
En 1704 tout reste encore possible ; les camisards sont maîtres du pays. Le 14 mars les hommes de Cavalier remportent une éclatante victoire en mettant en déroute, en plein jour, les armées du Roi à Martignargues.
Le 16 avril, suite à une dénonciation, le maréchal de Montrevel remporte un dernier combat à la bataille de Nagès contre Cavalier, enhardi de ses récents succès.
Le 19 avril, la découverte des grottes d’Euzet qui servaient à la fois de réserve de nourriture, d’hôpital et de dépôt d’armes accentue encore la défaite militaire.