Le Massacre de Wassy
(1er mars 1562)ccc
Gravure de Tortorel et Perrissin
L’édit de janvier 1562 favorable aux protestants, promulgué sous l’influence de Michel de l’Hospital et de Théodore de Bèze, resté à la cour après le colloque de Poissy a profondément mécontenté le parti catholique. Ses représentants, dont la famille des Guise, ont été éloignés de Paris par Catherine de Médicis. Le 1er mars 1562, François de Guise, de retour à Paris depuis ses terres de Lorraine, s’arrête dans le petit village de Wassy, en Champagne, où, à quelques mètres de l’église romane, des fidèles sont rassemblés dans une grange pour y célébrer le culte réformé : or il était interdit dans l’enceinte des villes. Le duc de Guise trouve là prétexte à intervenir, et fait massacrer hommes, femmes et enfants. Il y a plusieurs sources du récit de ce massacre, cause immédiate du déclenchement de la première guerre de Religion, devenu emblématique. Comme souvent chez Tortorel et Perrissin l’image rapproche plusieurs faits et lieux et accentue le martyre. L’ouverture d’un mur permet au graveur de représenter en détail cette scène qu’il montre très violente et sans retenue : mais la petite grange ne pouvait contenir 1200 personnes, comme il est dit dans la légende. François de Guise, qui participe activement à ce carnage, personnifie l’intolérance et la persécution. Dans le coin supérieur gauche, à la sortie de l’église, le cardinal Charles de Lorraine frère du duc, assiste à cette scène sanglante. Des détails insistent sur la perfidie catholique, comme ce soldat arrachant le tronc des pauvres. On retrouve, dans Le Massacre de Nîmes, le même type de scène ou l’attaque d’hommes désarmés est perpétrée dans un lieu clos d’où ils ne peuvent s’échapper.