La tension monte
Guerre civile en Cévennes
Tricentenaire de la guerre des camisards (1702-2002)
Dès l’automne 1685, le pouvoir royal a conscience que les conversions vont devenir une entreprise de longue haleine.
En Languedoc, Nicolas de Lamoignon de Bâville est nommé intendant et l’abbé François du Chaila, inspecteur de missions des Cévennes du diocèse de Mende dont l’évêque est François Placide de Piencourt.
Le nouvel intendant crée en Gévaudan un régiment provincial d’infanterie dont il confie le commandement au vicomte du Chaila frère aîné de l’abbé.
S’appuyant sur les frères du Chaila, Bâville occulte le pouvoir d’un évêque peu énergique.
Fin stratège, l’intendant eut l’idée géniale de relier les chemins royaux par des chemins de traverse favorisant ainsi le déplacement des troupes royales durant la guerre des camisards.
Après 15 années passées dans les Cévennes, du Chaila, ennemi juré des Nouveau Convertis et homme lige de l’intendant, cumule les pouvoirs civils et religieux et mène une répression sans merci tandis que l’évêque de Mende et le comte de Peyre, lieutenant général en Languedoc, le laissent agir à sa guise.
« Ce qui porta ces premiers (camisards) à hazarder le coup sur l’abbé de Chaila, ce fut par rapport à 3 noires actions qu’il fit » (Jean Rampon) :
- le supplice des enfants de la veuve Lauguier de Saint-Julien d’Arpaon afin de leur faire avouer que leur mère avait abrité un prédicant chez elle.
- l’exécution publique, en janvier 1702, sur la place Pont-de-Montvert, de la prophétesse Françoise Brès, dite Bichon.
- l’arrestation, au Pont-de-Montvert, vers la mi-juillet 1702, de 7 jeunes gens qui se dirigeaient vers la Suisse, guidés par Jean Massip.