Lyon, the short-lived capital of Protestantism (1562-1563)
During the first war of religion, Lyon was the intellectual and political capital of French Protestantism (1562-1563). The history of Protestant domination, then its ebbing and finally its failure, was a perfect mirror of the various aspects of the wars of religion, but also of its most radical political aspects.
Fertile ground
In the late 15th century, Lyon was the economic capital of the Kingdom, open to the outside. Fairs, trade and banking held by Italian merchants, and then by the German and Swiss, established the city in a European network where new ideas spread. The Consulate, the lay authority of the city, carefully treated the more or less usurer merchants, sometimes also accused of heresy. As the local power was weak, and no Parliament, no Faculty of Theology could single out the heretics, often considered as unimportant protest people. The main authorities, cardinals and bishops followed one another at a pace too fast to solve the opposition between the Consulate and the clergy, which developed an anticlerical climate. The Consulate had a very cautious attitude concerning religious matters, and was foremost worried about defending its economical and political interests against the strengthened royal rule.
Marguerite of Angoulème and her court’s presence in Lyon in 1524, encouraged the spreading of new ideas. For Francis I’s sister, it meant mainly returning to the primitive Church and preaching the Gospel alone.
Writings would play a key role throughout the history of Protestantism. In the late 15th century workers, typographers, engravers, craftsmen came from Germany bringing their tools and their knowledge with them. In the 1530s, early texts appeared and were on the verge of orthodoxy. Fairs enabled the distribution of books published in Anvers, Basel, Strasbourg, but mainly in Geneva where Calvinist editions developed fast from 1550 on. The best-known authors published in French ranged from Lutherans to Swiss Reformers, but in limited prints compared to Catholic works. Many printers were humanists, like the German Sebastien Gryphe. He had a free spirit, interested in new ideas and after he had worked in Venice he settled down in Lyon and distributed books be they heretic or orthodox. Among ‘radical’ printers who adopted the new ideas, Pierre de Vingle can be noted, the son-in-law of Rabelais’ printer, who published Guillaume Farel as early as 1525, left Lyon as a precaution and followed Farel to Geneva and then Lausanne. Etienne Dolet (1509-1546) published Erasmus, Lefèvre d’Etaples, Olivétan, Marot, for which he was arrested several times, and later burnt at the stake.
As writings became more important, the role of book workers grew. Most of them were immigrants but could read and write. They lived in secular communities called a« Griffarins »and had their own initiation rituals. In the parishes they attended they asked for a new type of worship with a liturgy in French so the people could understand. Social conflicts were sometimes violent.
Les premiers signes
Jusqu’en 1550, les camps ne sont pas clairement définis. Il y a une petite minorité persuadée qu’il faut rompre avec Rome, mais il s’agit surtout d’étrangers. Pour la majorité, c’est la transformation de l’Église dans la foi, la piété, qui est le but de ces humanistes, qui connaissent plus ou moins les idées de Luther.
Mais certains signes témoignent d’une évolution. Alors que le courant dévotionnel catholique continue à se développer, la répression débute. En réponse, les actes d’iconoclasme se multiplient, des assemblées plus ou moins secrètes s’organisent où les psaumes de Marot sont chantés. En juin 1551 l’édit de Chateaubriant prévoit la peine de mort pour les hérétiques, entraînant de nombreuses exécutions. En 1560 le chapitre de Lyon décrit la ville comme « une seconde Genève », et il est vrai que l’influence de Calvin s’accentue fortement, avec l’envoie de plusieurs pasteurs. Le culte sort de la clandestinité, organisé dans des maisons particulières, parfois dans les ruelles ou les cimetières. Un envoyé du roi demande aux réformés de tenir en dehors du centre ville leurs assemblées qui peuvent réunir plusieurs milliers de personnes : cette communauté visible, dirigée par des pasteurs et un consistoire, équivaut à la création d’une véritable Église protestante.
Les années 1560 et 1561 sont marquées par plusieurs tentatives de sédition, les protestants essayant de prendre le pouvoir : elles échouent, la répression s’accentue, et les mesures d’apaisement, sous l’influence de Catherine de Médicis, provoquent la colère des catholiques. Le 1° mars 1562, le massacre de Wassy déclenche la première guerre de religion.
Une capitale protestante
Fin avril 1562, le bruit court qu’une armée catholique se dirige sur Lyon. Dans la nuit du 29 au 30 avril, par un coup de force, un groupe de 1200 protestants réussit à devenir maître de la ville. L’absence de réaction des habitants catholiques (2/3 de la population) reste difficile à expliquer : le gouverneur de la ville est absent, son second est probablement acquis secrètement aux idées de la Réforme ; la peur de l’armée protestante du baron des Adrets, connu pour ses exactions, a également pu jouer.
Les protestants doivent s’organiser, mais leur situation est ambiguë : ils restent fidèles à la royauté retenue par les Guise, mais lui reprochent sa politique religieuse. Le Consulat , constitué de 24 élus, dont la moitié de protestants , est préservé, mais la réalité de pouvoir revient aux 2 nouveaux organes administratifs crées sur le modèle de Genève : le Consistoire, centre du pouvoir, rassemblant une soixantaine de gens ( les pasteurs, les « anciens », et des personnes dont la vie est exemplaire,( essentiellement avocats, notaires, marchands, peu de paysans, peu de nobles), et Conseil, chargé de la vie ecclésiastique Enfin, il est demandé au prince de Condé d’envoyer « quelques seigneurs de marque pour mieux conduire leurs affaires » : le seigneur de Soubise favorable aux protestants, mais aussi le duc de Nemours, qui se révèlera un opposant déclaré, d’où de nombreux conflits souvent sanglants.
Le culte catholique est supprimé, les fêtes religieuses interdites. La propagation des notions religieuses réformées s’intensifie, soutenue par l’activité des imprimeurs et libraires. Plus de cent titres sont publiés : poèmes de combat, satires, pamphlets, traduction de la Bible en français, manuels de prière, etc…
L’iconoclasme se déchaine, systématique organisé par les troupes du baron des Adrets qui occupent la ville De nombreuses églises sont pillées, vandalisées, voire détruites, dont l’église et le cloitre Saint-Just, bastion. catholique.
La domination protestante établie, de grands travaux sont décidés : embellissement de la ville, destruction de maisons pour l’élargissement des rues, construction d’un pont sur la Saône. L’importance des dépenses engagées participe aux difficultés financières qui mettront la ville en graves difficultés.
Le reflux
Au lendemain de la défaite du prince de Condé à Dreux (19 décembre 1562) Catherine de Médicis intime au seigneur de Soubise de se rallier, pour éviter à Lyon « ruine et désolation ». L’édit d’Amboise (18 mars 1563) impose le retour du catholicisme, tout en garantissant aux protestants la liberté de culte à Lyon dans 2 temples. L’autorité du roi est rétablie. Pendant presque deux ans, catholiques et protestants cohabitent dans une paix relative : les réformés se sentent suffisamment en sécurité pour organiser leur synode national (6 août 1563). Le pasteur Pierre Viret, président du consistoire, en est le modérateur.
Mais dans les années suivantes, la religion catholique affirme sa puissance. Les instances politiques et administratives sont reprises en main, le Consulat est remanié avec une majorité catholique. Les églises sont reconstruites. Les conflits interconfessionnels, bien que moins violents, persistent, et de nombreux protestants quittent la ville : à l’apogée de la Réforme, on comptait 25.000 participants à la cène, le chiffre passe à 4.000 vers 1567. Les pasteurs sont expulsés hors les murs, dont Pierre Viret en tant qu’étranger.
Le redressement catholique est rapide : reprise des processions urbaines, culte de la Vierge, important rôle des jésuites qui fondent des confréries religieuses et laïques souvent à vocation sociale, tous facteurs encourageant le combat contre les hérétiques.
Les « Vêpres lyonnaises », du 30 août au 3 septembre 1572, en sont l’exemple, qui font écho au massacre de la Saint-Barthélemy du 24 août à Paris. Le roi, qui en a assumé la responsabilité, demande cependant que de tels évènements ne se renouvellent pas dans son royaume. A Lyon, rumeurs et confusion font que dans la nuit du 30 au 31 août les premières violences éclatent. Le consulat, divisé, décide de mettre les protestants en sécurité dans les différentes prisons de la ville. Le 31 au matin, une procession macabre encadrée par la milice est organisée et se rend à l’archevêché où une sorte de tribunal est installé : les protestants qui abjurent sont épargnés, les autres exécutés, mutilés, leurs corps jetés dans la Saône. Ces massacres se renouvellent dans les autres prisons. L’évaluation des morts est variable, entre 1 800 et 3 000.
La fraction catholique la plus dure a ainsi gagné, le temps de la domination protestante ne sera plus qu’un lointain souvenir. Dans les années suivantes, un catholicisme intransigeant domine, la ville adhère à la Ligue en mars 1589 ; les protestants sont expulsés. Henri IV fait une entrée triomphale à Lyon en septembre 1595, les guerres de religion finissent en 1598. Après la parution de l’édit de Nantes, des protestants font une rentrée discrète, un lieu de culte est implanté en périphérie de la ville, mais la coexistence confessionnelle reste fragile jusqu’à la révocation de 1685, qui fera de Lyon la métropole la plus catholique de France.
Bibliography
- Books
- CABANEL Patrick, Histoire des Protestants en France (XVIe-XXIe siècle), Fayard, 2012
Associated notes
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