Les exécutions d’Amboise (mars 1560)

Gravure de Tortorel et Perrissin

Si la gravure précédente met peu l’accent sur l’attaque menée par Maligny et Chandieu contre une porte de la ville d’Amboise, celle-ci souligne délibérément le rôle de l’entourage royal dans la conduite de la répression, ainsi que surtout, le courage et la dignité des victimes. La présence d’une nombreuse assistance aux murs du château et aux pieds de ceux-ci, comme du côté de la ville, est clairement organisée : ces témoins, cependant, ont des gestes mesurés indiquant qu’ils commentent les exécutions, ne manifestant ni joie ni affliction. Les mains liées des victimes suggèrent un geste de prière, introduisant un rapprochement avec les représentations traditionnelles des premiers martyrs de la foi chrétienne, et également avec l’illustration des massacres et proscriptions des guerres civiles de la fin de la République romaine, particulièrement les têtes coupées. La représentation du château d’Amboise est considérablement simplifiée, surtout destinée à faciliter la mise en scène des pendaisons depuis les créneaux surmontant la porte. Les membres de la cour représentés sur la terrasse du château ne sont pas identifiés, peut-être parce que s’y trouvaient aussi bien le duc de Guise et ses partisans que le prince de Condé et les frères Châtillon.

L’épisode de la décapitation de Villemongis a été retenu, sans doute pour son geste de tremper les mains dans le sang de ses compagnons, en invoquant la vengeance du ciel ; les exécutions durèrent en fait plusieurs jours.

Les exécution d’amboise, mars 1560 © S.H.P.F.

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